J’ai créé les éditions Chocolat en 2007. Si je n’ai pas perdu d’argent, je ne peux pas dire que j’en ai gagné. Ma seule préoccupation dans cette aventure, au final, ça a toujours été lesenfants. J’ai voulu créer pour eux des beaux livres, simples, poétiques, magnifiquement illustrés, et jusqu’ici le contrat est rempli.

J’ai mené —et je mène toujours— de front mon activité d’éditeur et mon métier de graphiste, celui qui remplit le frigo, Chocolat ne générant quasiment aucun bénéfice. De nombreux petits éditeurs sont dans le même cas que moi. Globalement, que l’on soit auteur, illustrateur, libraire ou éditeur, se lancer dans le livre demande une bonne dose de foi, et une modestie financière certaine, ce qui va souvent de pair.

C’était un crève cœur, pour moi, de voir tant de beaux livres prendre la poussière dans les rayonnages de mon distributeur, quand tant d’enfants ont envie de lire, et que le livre n’est pas encore accessible à tous.

Battant le rappel auprès de petits éditeurs comme moi, j’ai voulu donner un nouveau souffle à tous ces livres qui dormaient dans des cartons : C’est tout naturellement que j’ai songé à les proposer aux écoles. L’école, grâce aux interventions scolaires, s’est imposée comme le financeur indirect des albums que nous avons créés depuis 2007 chez Chocolat. J’aime à dire aux enseignants que je rencontre, combien avec eux la boucle se boucle : c’est l’école qui finance les interventions scolaires, les interventions scolaires financent la création, et la création permet d’intervenir dans les écoles. Un cercle vertueux au centre duquel, invariablement, se placent nos enfants, nos lecteurs, pour leur plus grand bonheur, et de fait, le nôtre.

Je parle de l’école, mais je salue avec autant de respect l’engagement des bibliothèques, les grandes comme les petites, souvent les derniers bastions de la culture dans des territoires où l’accès y est réduit, et pour vivre dans un petit village de Haute-Saône je parle en connaissance de cause, surtout depuis que la pandémie nous est tous tombée dessus.

Les livres de l’édition indépendante, vous les découvrez toute l’année dans les rayons des libraires, souvent indépendants eux aussi. Et puis ces livres laissent la place à d’autres, car pour le grand bonheur des lecteurs la création en France est foisonnante. Ces ouvrages qui disparaissent des rayonnages, nous vous proposons aujourd’hui de les retrouver ici, moins chers : plusieurs dizaines de milliers d’ouvrages qui n’attendent que d’être lus. Et pour recevoir chez soi un bon bouquin, il n’y a pas que les grandes plateformes de vente, et c’est tant mieux... Avec Éco-album, tout le monde devrait s’y retrouver : auteurs, éditeurs, écoles, bibliothèques, municipalités, et surtout et avant tout, les enfants. Et nous savons tous qu’au final, il n’y a que ça qui compte vraiment. Les emmener dans une belle histoire...

Merci d’avance pour votre soutien.

Raphaël Baud